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NOUVELLES - NUIT DE LA PEUR - VILLERS-SUR-MER

27 janvier 2023
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1ère NOUVELLE

MYSTERE A WALCHBACK…

Un beau matin, Mirabelle, une jeune fille de 13 ans, qui habitait une petite ville nommée Walchback, eut une idée qui lui traversa l’esprit : celle de fuguer sans aucune personne auprès d’elle.

Dans sa ville habitait également une jeune fille un peu spéciale qui se prénommait Agatha, et que tous redoutaient sauf une personne : Mirabelle, qui était bienveillante envers elle.

En effet, Agatha ressemblait à une vieille sorcière étrange et inquiétante. Les deux jeunes filles allèrent à la bibliothèque de la ville.

Mirabelle y trouva un livre qui se nommait « L’Ecole du Bien et du Mal ».

La vendeuse qui vit Mirabelle saisir le livre dans ses mains, lui demanda soudain :

  • « Ce livre t’intrigue ma poupée ? »
  • « Oh oui… », Répondit Mirabelle. La vendeuse lui dit alors :
  • « La légende dit que l’Ecole du Bien et du Mal est une école cachée mais que personne ne l’a jamais trouvée ! »

Mirabelle répondit :

  • « Comment fait- on pour y aller ? » Agatha, inquiète, lui dit : « C’est une blague ?!».
    • « Non ! » lui répondit Mirabelle.

La vendeuse chuchota alors :

  • « Il parait que lors d’une nuit écarlate, à minuit pile, une petite ombre regarde dans tes pensées pour voir si tu as toutes les compétences requises pour intégrer cette école… ».

Agatha supplia :

  • « S’il te plait Mirabelle ne va pas là-bas, on est bien ici, fais-moi le serment que tu n’iras pas dans cette école, je suis sûre qu’elle n’existe même pas en plus ! ».

Mirabelle répondit en soupirant

  • « D’accord, je reste à Walchback… ».

Agatha, rassurée, répondit :

  • « Allez, je dois rentrer, je vais louper l’heure du souper. Bonne nuit Mirabelle ! »
  • « Bonne nuit Agatha ! ».

Mais Mirabelle se rendit en cachette à l’Arbre à Souhaits, rédiga une lettre pour cette fameuse école, puis la glissa dans le tronc sombre et tout tordu de l’Arbre à Souhaits.

Cette nuit-là Mirabelle vit justement que c’était une nuit écarlate et se dit « C’est le moment … ! ».

Soudain elle se fit attraper et soulever par une chose qui ressemblait à une ombre étrange et mystérieuse mais d’un coup, Agatha rattrapa Mirabelle par le bras !

Agatha dit à Mirabelle :

  • « Il est hors de question que je te laisse partir là-bas ! » alors… d’un seul coup l’ombre relâcha Mirabelle.

Mirabelle s’écria :

  • « Tu as gâché mon souhait ! Tu es contente maintenant ?! » Les deux jeunes filles, fâchées, retournèrent chacune chez elles.

Le lendemain Agatha ne vit plus Mirabelle et s’inquiéta. Elle toqua chez ses parents et vit sa mère en pleurs.

Agatha demanda :

  • « Mais que se passe-t-il madame ? »
  • « Mirabelle a disparu…, répondit sa mère et je suis sûre que c’est à cause de moi… »

… Et c’est ainsi que on ne revit plus jamais Mirabelle dans la ville de Walchback…

2ème NOUVELLE

Le gardien de phare

Cette maison sur la mer, l’idée-même en horrifiait ses amis. Tous, ils avaient cherché à le dissuader : trop de vent, de pluie, de soleil, de vagues. Les vagues… Comme si elles pouvaient atteindre cette hauteur, à croire qu’ils prenaient plaisir à dire n’importe quoi. Et cette crainte de basculer dans la mer, tout cela ne tenait pas debout… Ah, il oubliait le plus drôle, la mise en garde de Mario : la maison était hantée !

Et il avait insisté :

– Si longtemps qu’elle est en vente, et personne n’en veut… Méfiance ! Coupant court à la polémique, Nathaniel avait conclu :

« Hé bien, je ne vous inviterai jamais chez moi. Cela me permettra de renouveler mon stock d’amis ! »

Une douche glacée restée sans réponse. Et pour Nathaniel, sans amis.

Cette scène déplaisante, Nathaniel y pensait encore en prenant possession du manoir. Cette villa déjà ancienne était surmontée d’un clocheton en lanterne d’Aladin, bizarrerie qui lui avait beaucoup plu. Une fois accomplies les basses œuvres d’installation, il se laissa tomber sur un fauteuil de jardin et soupira d’aise. Du sommet de la falaise, il devenait châtelain de la mer. Sous le soleil de la fin d’automne, la Manche était plus bleue que bleue, enserrant l’univers entre ses épaules de géant. Les vaguelettes échouées sur la plage en contrebas envoyaient l’écho de charmants baisers et la brise côtière caressait tendrement sa joue. Merveilleux instant de zénitude, et méditation sur les inconséquences humaines…

Les êtres qui s’étaient exclus de ce moment de grâce n’en étaient pas dignes, Nathaniel n’avait donc aucun regret, et ses réseaux sociaux étaient riches de promesses. Le temps se traverse vite, gérons-le avec intelligence, pensa-t-il. La vie, la mort, la poésie se côtoient chaque jour.

À cent lieues de tout oiseau de malheur, il avait les yeux brouillés d’étoiles en se glissant dans son lit. Il dormit d’un sommeil de plomb, ou plutôt il dormait d’un sommeil de plomb lorsque des bruits le réveillèrent. Des sons indistincts, chuchotements très faibles dont il ne distingua qu’un mot : « Abandonné… »

Cette voix sans timbre venue de nulle-part, c’était à vous glacer le sang. En une seconde, il fut sur pied. Ses jambes flageolaient mais il serra les dents, il devait tenir bon. D’où ce bruit provenait-il ? Véritable génie du numérique, Mario était capable de toutes sortes de blagues

et, à titre préventif, Nathaniel éteignait téléphone et ordinateur au moment du coucher. Ainsi, Mario était disculpé du bruit parasite.

Nathaniel sillonna sa chambre puis les deux étages de la maison, mais rien ne lui parut anormal, hormis le claquement d’un volet, pourtant bloqué la veille. Au moment où il recalait le coupable dans le salon du bas, il entendit battre celui de sa chambre. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête. Pour la première fois de sa vie, la réalité se dérobait à sa raison, il en eut presque la nausée.

En raccrochant le volet de la chambre, il jeta un œil par la fenêtre. Avec la pleine lune, on aurait pu se croire en plein jour. La mer s’en était allée très loin. Aussi loin que l’épave du Petite Marie, le chalutier abimé au large cet été avec tout son équipage. On disait que c’était la faute du gardien de phare, celui qui s’était suicidé.

Après vérification de chaque fenêtre, il guetta un nouveau battement suspect. Les poings crispés, l’oreille aux aguets, il attendait, une posture qui l’exaspérait. C’était infâme, ce moment d’outre-tombe, il n’allait tout de même pas passer la nuit à tourner en rond !

Il finit par lancer :

– Mario, c’est toi ?… Qui t’a abandonné ?

Ce faux échange le calma un peu. Reprenant pied dans le monde normal, il se dit qu’il souffrait peut-être d’acouphènes, comme Mario. Il faudrait consulter un otorhino. À présent, il se sentait mieux. Il enfila un pull et s’engagea sur le sentier qui descendait jusqu’à la mer.

On était à marée basse, et la plage était immense. Il en profita pour l’explorer à fond, s’écartant au maximum du pied de la falaise. Vue de cette distance, la muraille était impressionnante, et les mises en garde des amis lui revinrent.

Sur la partie droite de la grève se tenaient des récifs d’ordinaire immergés, que la grande marée avait découverts. Un endroit dangereux où les courants contraires produisaient des sables mouvants… En les contournant, il pouvait atteindre la face cachée de la falaise, où il distinguait des bosses et des anfractuosités inconnues. Indifférent au risque, il s’abandonna sous la contrainte de forces inconnues qui le projetaient vers l’avant. L’érosion avait taillé des formes humaines dans la roche, comme si un sculpteur géant s’était amusé à reproduire squelettes et têtes de mort, et l’angoisse peu à peu le saisit. Des crânes, il y en avait des dizaines, accolés les uns aux autres. Masques douloureux aux orbites creuses dressés au- dessus des eaux, ils le fixaient tels les procureurs d’un gigantesque tribunal.

Mais de quoi l’accusaient-ils ? Saisi d’effroi, il ne savait plus où il était, et un brutal coup de vent le fit basculer en arrière dans l’eau glacée. La marée montait vite, il devait rentrer sans

attendre, car l’ilot où il avait trouvé refuge serait bientôt submergé. Les yeux rivés à la paroi, il n’était plus maître de lui. Les nuages masquaient la lune, et la mer montait, montait. Cerné par les flots, il avait perdu ses repères.

Soudain, trois squelettes se détachèrent de la muraille, chutant sur le sable avec un bruit mou. Déjà ils s’approchaient, les mains en avant, enserraient sa gorge en claquant des dents :

« Abandonné, pourquoi ? »

Les mots revenaient en boucle pendant qu’il perdait connaissance et que, débordant de folie meurtrière, des yeux qui n’étaient que des trous lui envoyaient leur lumière phosphorescente. La même lumière verte qui éclairait l’épave du Petite Marie et la lanterne d’Aladin.

En cet instant, Nathaniel comprit enfin : il était le gardien de phare.

3ème nouvelle

Fleur de tournesol

Nous étions cinq survivants. Simon, Frédo, Bob, Manu et moi. Nous avions fait le tour du monde et essuyé plus d’un grain avant qu’une tempête meurtrière nous jette sur cette île incon- nue. Les flots déchainés, aux mâchoires béantes, ont brisé notre bateau et englouti le reste de l’équipage.

À présent, je suis seul.

L’un après l’autre, mes compagnons ont disparu sans laisser de traces. Sur ce caillou plat, entouré par une mer menaçante et une barrière de rochers aux arêtes vives, il n’y a pas âme qui vive hormis des tournesols géants, hauts de six ou sept mètres. Leurs immenses fleurs jaunes abritent un cœur noir cerné de gros fruits écarlates, heureusement comestibles, qui tombent au sol à chaque coup de vent.

Que sont devenus mes camarades ?

Les disparitions se sont succédé à raison d’une par jour. La première s’est produite quelques heures après notre arrivée. Épuisés, nous nous étions écroulés sur le rivage caillouteux, sans être certains de vivre encore. Au réveil, nous n’étions plus que quatre. Où était Simon ? Nous avons parcouru l’île en tous sens. Ici, pas d’arbres, pas d’animaux amateurs de chair humaine, pas de grottes où se réfugier. Que des pierres, des rochers et des monticules de sable grossier posés çà et là entre les troncs des tournesols dressés comme les colonnes de temples antiques. Simon n’a pas pu aller bien loin avec sa jambe folle toujours en retard sur l’autre. Nous avons crié son nom à en perdre le souffle. Parfois, un écho nous répondait, vite étouffé par le gron- dement des vagues agitées par un vent hargneux. Cette nuit-là, nous avons sombré dans un sommeil perturbé par des bruits étranges où se mêlaient claquements, cliquetis et grincements venus de nulle part.

Le lendemain, nous n’étions plus que trois. Manu manquait à l’appel. Nous nous sommes regardés, la peur au ventre. Un danger imminent, tapi à proximité, nous menaçait. Armés de morceaux de bois trouvés entre les rochers, sans doute des débris de bateaux, nous sommes partis en reconnaissance, prêts à défendre notre peau. Nous sommes rentrés bredouilles. Ce soir-là, les fruits avaient un gout amer.

Le lendemain, l’absence de Jo nous glaça le sang. Nous n’étions plus que deux, Bob et moi. Nous avons passé la journée à nous épier, à l’affut du moindre geste équivoque, munis, chacun, d’un lourd bâton capable de fracasser le crâne d’un assaillant, fut-il un vieil ami.

Aujourd’hui, il ne reste plus que moi, esseulé parmi les tournesols. Je contemple le soleil rougeoyant se perdre, peu à peu, dans la mer. Serais-je encore vivant demain ?

Je marche à grandes enjambées pour me tenir éveillé. Les muscles endoloris, la gorge nouée, je trébuche. Je tombe. Le sommeil m’enveloppe. Je me débats. Je lutte. Je résiste. Mes pau- pières s’alourdissent. Mes membres s’engourdissent. Je rejette le bien-être qui m’envahit. Je hurle NON à la petite voix qui me conseille de me laisser aller. Mon cri me réveille, le cœur affolé. Une lune pleine, suspendue à une corde invisible, éclaire la nuit. Les vagues éclabous- sent sans relâche les rochers hérissés de pointes acérées. Un murmure confus me parvient. Je reconnais la berceuse que me chantait maman pour m’endormir. Ce serait si bon de me blottir dans ses… Je bondis sur mes pieds. C’est un piège ! On cherche à m’enjôler avec des souvenirs trompeurs ! On veut assoupir ma méfiance ! Des ombres s’avancent. Je saisis mon morceau de bois prêt à me battre. Les tournesols géants m’encerclent. Ils se penchent vers moi en bourdon- nant comme un essaim de guêpes. Au centre des fleurs, des crocs étincelants ont pris la place des fruits. Mon bras demeure inerte quand j’essaye de brandir mon bâton. Mes jambes sont paralysées. L’air se fige dans ma gorge. Des bouches aux dents gigantesques déchirent mes chairs, perforent mon cœur, aspirent mon sang, avalent mes doigts, mes membres, mes organes. Le bruit des crocs qui croquent mes os recouvre le ressac des vagues sur les rochers.

Ai-je rêvé ? Ce matin, le soleil caresse mon visage. Des larmes perlent à mes paupières. Les tournesols me saluent d’un mouvement gracieux. J’en fais autant, sans comprendre. La stupeur me cloue sur place en apercevant la silhouette de mon ombre étalée sur la berge : une immense tige surmontée d’une fleur de tournesol. Mes voisins hochent la tête d’un air bienveillant. J’en- tends leur tristesse. Je perçois leur résignation. Je refuse de voir en eux mes camarades disparus. Une vibration sourde pulse soudain en moi. La colère m’envahit. Une furieuse envie de détruire tout ce qui se trouve à ma portée me secoue. Encore faudrait-il que j’aie des bras, des mains, des pieds ! Suis-je condamné à errer sur cette île dans la peau d’une plante dénaturée douée de pouvoir maléfique ? Ma fleur s’affaisse dans une plainte muette, désespérée. Mes pensées vont vers ma maison, ma mère qui m’attend. J’entends sa voix murmurer : toute vie mérite d’être vécue, mon enfant. Peu importe qu’elle soit logée dans un corps humain, animal

ou végétal.

Je me redresse animé d’une détermination farouche. Vivre ! Survivre ! Les tournesols, re- groupés devant la mer, me font signe. Je les rejoins et, poussé par une force inconnue, mon être tout entier gorgé d’une ardeur belliqueuse, je souffle avec eux sur la surface de l’eau. Tous ensemble, nous bousculons les flots, provoquant désordre et turbulences, houle et tourbillons. Le vent accourt à notre rescousse. Il siffle, mugit, hulule. Tel un général sur le sentier de la guerre, il lève une tempête qui se propage et convoque ouragan, cyclone et tornade. Les vagues, aiguillonnées par ces puissances réunies, se rassemblent, gonflent, montent et déferlent en gros

rouleaux. La gueule ouverte, écumante de fureur, elles fouettent les nuages noirs de leurs longues chevelures reptiliennes et lancent leurs pattes griffues à l’assaut des éclairs qui tonnent dans le ciel enflammé.

Bientôt, de nouveaux naufragés s’échoueront sur le rivage.

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